Où il est question d'un nouveau compagnon et de vampire social

J'avais initié l'exercice en d'autres temps et sous d'autres latitudes : plier une feuille en accordéon, croquer une scène sur le premier tiers en prenant soin de laisser courir un trait auquel raccrocher l'image d'après sur le tiers suivant, donnant au final un joli portrait chinois des hasards de mes promenades nippones.

Pour reprendre la partie là où je l'avais laissée, j'ai eu envie de me fabriquer un compagnon de jeu, un joli carnet japonais qui me servira de laboratoire à expérimentations graphiques, techniques, heureuses et aussi parfois malheureuses, mais le mérite sera d'avoir au moins essayé.

Voilà donc le tout premier volet, on ne peut pas dire que ça soit déjà le grand relâchement ni le hasard à tout crin, plutôt une maîtrise laborieuse du trait, mais je ne désespère pas de trouver un  peu plus de spontanéité au fur et à mesure que s'égrèneront les notes de l'accordéon.

à suivre...

L'impératrice, que nous voyons beaucoup ces temps-ci, et ce toujours avec le même plaisir non dissimulé, m'a inspiré ce dessin après nous avoir exposé sa fabuleuse théorie sur le vampire social - il paraîtrait même qu'une véritable locution anglaise existe, "social vampires", qui leur confère une glaçante réalité - un être sans scrupules qui absorbe l'énergie vitale de sa proie en lui tenant des propos inutiles et sans intérêts dans le seul but d'entretenir un flot ininterrompu de conversation qui laisse sa victime exsangue, parfois même au bord de l'évanouissement si la séance a été particulièrement longue (un trajet Avignon-Bruxelles en TGV par exemple). Peu de remèdes à la chose, si ce n'est un regard fixe et froid, une certaine position du corps, style hyène ramassée sur elle-même dans l'attente de bondir, et des réponses laconiques qui, apparemment, finissent par décourager notre vampire. 

Comme tout le monde, il m'est arrivé d'en croiser mais, trop gentille, je me résous la plupart du temps à écouter patiemment et à répondre poliment aux questions qu'on me pose. Je n'ai pas l'âme d'une hyène, j'en ai encore moins l'agressivité. 

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Un petit air de printemps qui s'installe, envie de couleurs acidulées et de fraîches compositions 

Betsy Walton - Sarajo Frieden

Illustration Friday / A-head...and too many legs

Quant à ce saut de joie, il pourrait être attribué au fait que l'amoureux est finalement rentré, que le soleil continue à briller, que des projets se concrétisent, qu'une amie si déçue de ne pouvoir partir s'est finalement envolée pour la Grosse Pomme et que je sais maintenant que faire si je me trouve nez à nez avec un vampire social. Rien ne peux plus nous arriver...

Matriochkas et british circus

Le récent séjour londonien et l'ambiance tsigane de ma dernière image m'ont tout naturellement menée à foncer tête baissée voir le très joli spectacle Tabù de la compagnie Nofitsate, un cirque made in UK. Plus que d'acrobatie et de performance, c'est de poésie qu'il s'agit, d'une bonne dose d'humour, d'un orchestre live qui donne envie de remuer les pieds et d'une énergie déjantée qui fait venir le sourire aux lèvres.
Organisé en partenariat avec les Halles de Schaerbeek, c'est jusque dimanche sous chapiteau sur le site de Tours et Taxis, et ça vaut le déplacement...

Lover serial killeuses (IF - Detective)

Une semaine trop riche en petits plaisirs (et pas assez en travail) – une excursion hollandaise à la découverte d'exquises variétés de tulipes, de petites maisons de poupées austères le long de canaux à fleur d'eau, un carrot cake à se damner dans Carnaby Street (mais aussi à Chelsea, Notting Hill...), une overdose de shopping-conversations-futiles-(et-donc-rigoureusement-essentielles)-fous-rire avec les deux meilleures amies qu'on puisse rêver d'avoir, les lourdes fleurs de magnolia épanouies sur leurs délicates branches, un souper pour fêter l'anniversaire d'une impératrice, placé cette fois non plus sous le thème de l'art et de la civilisation, mais bien de l'harmonie.
Comme pour un peu rembourser la note salée de ce trop plein de bonheur, la colère d'un volcan retarde les retrouvailles tant attendues avec l'amoureux de dix interminables jours... et pour le coup, c'est mon coeur qui s'en trouve réduit en cendres.

Agrumi pregiati

Vide...

parce que pleine de trop de choses qui ne sont pas moi.

de trop de questions qui ne sont pas les bonnes.

de trop d'ambitions que je ne pourrai jamais atteindre.

L'automne avant l'heure

On cherche toujours un point de fuite
A l'oeil nu des repères nets
Pour ne pas se diluer trop vite
Dans la volute des événements

La vie nous file entre les doigts
Glisse le savon au fond du bain
On court après les mains nouées
Pas une minute pour les délier

L'automne est là, profitons-en...

         Françoiz Breut - A l'aveuglette

Quelques obsessions pour l'instant, oh rien de bien grave (enfin, si, peut-être !), un petit goût pour le flottement, les tentacules et les visages de poupées aux expressions figées.

Pour un peu, mes dessins me feraient presque froid dans le dos. Quant au concept d'illustration pour enfants, je suis loin du compte... ou alors pour enfants vraiment pas sages qu'on enfermerait avec mes images et la discographie complète d'Henri Dès, sorte de version kindergarden d'Orange Mécanique. 

Promis juré maman, je ne le ferai plus, à l'avenir je serai sage comme un Martine à la plage...

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...et ça n'est pas mon admiration inconditionnelle pour les oeuvres du fantastique Mark Ryden, ni mon goût pour l'atmosphère oppressante des images de Ray Caesar qui vont me remettre dans le droit chemin.

http://www.markryden.com/

http://www.raycaesar.com/

La vie sauvage

Ma petite baigneuse japonaise reprend du galon pour une première expérimentation sérigraphique. Technique à peaufiner, encres à assortir avec application (en souvenir d'un professeur de couleurs qui voulait tant nous apprendre et désespérait de notre peu de sérieux), précieux papiers à choisir avec gourmandise,... ouverture de bien des perspectives, à commencer par une autre manière de penser mes illustrations.
La première a suivre cette nouvelle logique est trop ambitieuse pour un début, quatre couleurs, quelle prétention ! Essayons d'abord de maîtriser un premier passage d'encre avant d'aller plus loin, elle attendra donc sur mon bureau que je me fasse la main.
Reste à espérer que le tigre affamé saura suspendra son vol le temps qu'il faudra...