vendredi 19 mars 2010

Les mots me manquent


Etrange phénomène.
Alors qu'au Japon, une vanne de mots semblait s'être ouverte pour alimenter d'un flot continu notre journal de vie quotidienne dans la Grande Ville, ici, dans la Petite, j'ai du mal à les trouver, je bafouille, j'hésite, je rature pour finalement laisser la page blanche, et ce sont plutôt des images qui me viennent, dont j'ai envie de saturer mes carnets.
Au point que même au quotidien, toute concentrée que je suis sur mon débat intérieur pour réfléchir à une composition, une technique ou une couleur, je passe de longues heures silencieuses, aussi réactive à ce qui m'entoure qu'une poupée de porcelaine.
Même après que ma journée, laborieuse et appliquée, aie filé aussi soudainement qu'elle aie commencé, j'ai du mal à sortir de mon état hypnotique, comme on a du mal à s'éveiller d'un profond sommeil, et c'est un peu hébétée que je reprends le cours du quotidien.
Ayant développé au cours des années une telle batterie d'anti-corps de non-confiance-en-moi, de prise-de-tête et quelques enzymes de fainéantise-je-me-repose-sur-mes-lauriers-au-moins-si-je-ne-fais-rien-on-ne-me-dira-pas-que-ça-n-est-pas-bien, je pensais être définitivement immunisée contre ce qui semblerait bien être une éruption tardive de "virus de la création".

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