Une si passionante nouvelle aventure

Tout a commencé il y a quelques mois, la terre a tremblé, les vagues ont englouti, et emporté avec elles notre projet de retour pour quelques semaines au Japon.
Un bien moindre mal pour nous évidemment, en dehors de la déception et de la tristesse, puisque nous avions, nous, le choix de nous éloigner de ces images de fin du monde pour nous envoler vers une autre destination : New-York !
De retour de la grosse pomme, les jambes lourdes d'avoir tant marché, les yeux grands ouverts d'avoir tant vu, j'avais également la valise chargé de précieux trésors, et désormais un seul mot en tête : letterpress.

Letterpress, ou impression typographique, évoquant des ateliers poussiéreux, de beaux meubles aux casiers remplis de caractères en plomb, l'odeur de l'encre et du white spirit.
Une technique en voie de disparition sur notre vieux continent, où rentabilité rime avec prix-plancher et où le miracle du numérique essaie de nous convaincre qu'il ne faut surtout pas regarder en arrière...
A New-York pourtant, j'ai découvert que les gens regardaient avec bonheur par dessus leur épaule pour redécouvrir les jolies choses que le letterpress permettait de créer : cartes et carnets, invitations et papeterie rigoureusement superflue et donc totalement indispensable, papiers précieux, sensation du creux laissé par la marque de la matrice sur la surface immaculée....
Le raffinement dans lequel nous étions si tristes de ne pas avoir pu nous replonger, voilà que nous le trouvions dans un verger.

Voilà donc plus de 6 mois que je cherche, j'apprends, je m'équipe, je me forme, je me documente, j'investis, j'expérimente, je prends des décisions, je stresse parfois un peu, je cloue,  je visse, je me coupe, je construis des cloisons, je peins, je déménage, j'apprends à lutter contre le découragement et l'impatience, je persévère, je suis confiante.

Un atelier confortable, partagé avec des gens très chouettes, une grosse et belle machine qui trône, bienveillante, et des projets plein la tête.
Mon nouveau terrain de jeu, celui que j'ai l'impression d'avoir tant cherché, est maintenant à portée de main, avec pour seules limites celles que je m'imposerai.

Que le spectacle commence...